Bibliothèque : trop de volumes et pas assez de livres. [Azalée Chêne & Alphonse Feldmann]

- Alphonse..., murmura-t-elle. C'est rare et personnellement, j'aime beaucoup. Tu ne risques pas de me comprendre, mais je trouve ça poétique comme prénom...

Al ricana. Poétique hein ? Non vraiment, ce n'est pas l'adjectif qu'il aurait utilisé. Ringard oui, poétique pas du tout. Le jeune homme dévisagea Azalée. Elle n'avait pourtant pas l'air de se moquer de lui, elle était très sérieuse. C'était bien la première fois qu'on ne riait pas de son prénom. Et de ça, il était touché. Soulagé même.

- Est-ce que tu sais ce qu'il signifie ?

- Un truc en allemand j'imagine, soupira-t-il en croisant les mains derrière sa nuque. Mes parents étaient germaniques à ce qu'il parait... Mais pour te dire la vérité, j'ai jamais vraiment cherché une signification quelconque. Je ne suis même pas sûr qu'il y en ai une.

Azalée hocha la tête pour confirmer ses propos.

- C'est bien germanique... Ton prénom vient d'adal et funs qui signifie noble et rapide. Et on dit que ceux qui portent ce prénom sont courageux, déterminés, sensibles et surtout extravertis. Même si je te connais depuis seulement quelques minutes, je trouve que ça te correspond plutôt bien.

Elle lui sourit et se pencha légèrement vers lui.

- Souvent, notre prénom nous correspond et nous aide à découvrir qui on est...

Elle le regarda dans les yeux et lui enleva le bonnet qu'il avait toujours sur la tête avant de le poser entre eux. Elle n'avait pas osé le faire, mais ça lui démangeait depuis un petit moment déjà. Il ne fallait pas chercher à comprendre, quand elle à envie de quelque chose, elle terminait toujours par le faire.

- C'est au même titre que les casquettes, dit-elle moqueusement, c'est interdit à l'intérieur. Et donc, on commence ma leçon ou pas ?

Al écouta pensivement les explications d'Azalée. Azalée semblait en connaître d'avantage sur lui que lui-même... troublant. C'était très perturbant de savoir qu'on pouvait en apprendre autant sur quelqu'un grâce à son prénom.

- Souvent, notre prénom nous correspond et nous aide à découvrir qui on est...

- C'est très philosophique tout ça. Moi je suis plus dans un esprit mathématique, vois-tu ? railla Al avec une petite grimace.

Seulement, à travers ses sarcasmes, Al prenait très au sérieux ce que lui disait Azalée. Découvrir qui on était. L'objectif de tous les orphelins, y compris lui.
Il fut sorti de sa rêverie par Azalée qui lui retirait vivement son bonnet et le posait sur le bureau.

- C'est au même titre que les casquettes, dit-elle moqueusement, c'est interdit à l'intérieur. Et donc, on commence ma leçon ou pas ?

Al lui répondit en lui tirant la langue, amusé.

- J'suis pas du genre à respecter les règles moi, rétorqua-t-il. Tu vas être le padawan d'un rebelle, tu sais ça ?

Pendant l'heure qui suivit, Al enseigna à Azalée diverses techniques de combat, différentes astuces pour gagner de l'expérience ou des objets rares, si bien qu'au terme de cette petite leçon, la jeune fille avait atteint un niveau plus que respectable au vu de ses jours d'ancienneté sur le jeu. Al retira son casque et lui offrit un grand sourire.

- Alors, qu'est-ce qu'on dit à son Yoda préféré ?

Après une heure d'entrainement intensif qui était presque aussi fatiguant qu'un entrainement de handball, ils finirent par se déconnecter et à retourner dans le monde réel. Grâce à Alphonse, son personnage avait évolué à une vitesse incroyable ce qui lui permettait de ne plus être catalogué dans les "débutants" et de pouvoir se débrouiller plus ou moins seule sur le jeu. Elle retira son casque à la suite du jeune homme et se tourna vers lui.

- Alors, qu'est-ce qu'on dit à son Yoda préféré ?

Elle se leva, prit son sac, ses livres et le casque dans sa main plus ou moins libre et s'approcha de lui pour déposer un petit baiser amical et plein de reconnaissance sur sa joue.

- Je suppose qu'on dit ; Merci beaucoup ?

Elle lui sourit à son tour et lui remit son bonnet sur la tête en lui baissant devant les yeux.

- Et aussi ; Me ferais-tu l'honneur de ta présence pour le repas de midi ?

Al regarda Azalée ranger ses affaires puis se lever... et fut complètement pris au dépourvu lorsqu'elle lui déposa un baiser sur la joue. Al tenta vainement de contenir le rouge qui lui montait au visage. Ça, tu l'avait pas vu venir mon vieux, hein ?

- Je suppose qu'on dit ; Merci beaucoup ?

Toujours bouche bée, Al ne sut que répondre tandis qu'Azalée reprenait la parole :

- Et aussi ; Me ferais-tu l'honneur de ta présence pour le repas de midi ?

Al cligna des yeux plusieurs fois avant de secouer la tête et de se lever de sa chaise. Cette fille allait lui faire perdre la tête, définitivement...

- Avec plaisir. Si son altesse daigne prendre le bras du modeste paysan que je suis, nous nous rendrons au lieu du déjeuner.

Tout en prononçant ses mots, Al releva le menton, bomba le torse, et tendit son coude à Azalée.

- Un paysan et une altesse ? Ca me fait vaguement penser à une histoire sortie tout droit d'un roman. Un beau roman d'amour...

Azalée le regarda en haussant les sourcils. C'était un garçon remplit de surprises et des bonnes surprises. Celle qu'on a tendance à énormément apprécier. Elle le regarda en souriant avec le regarde remplit d'amusement. C'était également un sacré numéro. Dans un cirque, il remplirait avec honneur et brio le rôle du clown.

- Et pour un roturier, dit-elle en prenant son bras, je trouve que tu as beaucoup de classe.

Elle lui sourit et jeta un coup d’œil vers la bibliothécaire qui les regardaient avec un regard furieux pour ne pas pouvoir fermer à cause des deux retardataires. Heureusement qu'elle avait déjà fait enregistrer ses livres pour les emprunter, sinon, elle aurait subi la troisième guerre mondiale. Elle partit donc en direction de la salle de repas, bras dessus, bras dessous avec Al.

- Un paysan et une altesse ? Ça me fait vaguement penser à une histoire sortie tout droit d'un roman. Un beau roman d'amour...

Al sourit encore plus largement. Qui aurait pensé que cette journée allait être la plus belle de sa vie ? Sûrement pas lui en tout cas, surtout vu comment elle avait débuté. C'était pourtant ce qui était en train de ce passer, et Al n'aurait échangé sa place pour rien au monde.

- Et pour un roturier, je trouve que tu as beaucoup de classe.

Al lui répondit par une petite révérence de sa main libre.

- Toujours avoir de la classe avec ces gentes dames !

Bras-dessus, bras-dessous, les deux jeunes gens passèrent devant la bibliothécaire et sortir de la salle sous son regard malveillant.

- Mais je pourrais encore t'épater, reprit Al en lui adressant un clin d’œil. J'ai d'autres atouts dans ma manche, autre qu'être un gamer qui se respecte, tu serais surprise...