C'est toujours par la faim que commence un bon repas. [Nawel Devilson et tout le monde qui le souhaite !]

Nawel venait de pousser les portes du réfectoire après avoir passer une horrible matinée en compagnie d'une môme qui n'ouvrait même pas la bouche. Elle l'avait d'abord amener dans les dortoirs et bien évidement, elle allait partageait le sien. Adieu la tranquillité et la solitude à laquelle elle tenait tant. Elle l'avait également aidé à ranger ses affaires, à s'installer et à tout faire en fait... Elle s'était d'ailleurs étonnée à avoir autant de calme et de patience. Ce qui ne dura pas bien longtemps. Une fois sortie et de nouveau à la vue de tous et ce, malgré le fait qu'elle devait obéir au doigt et à l’œil à ce que lui disait Al, elle recommença à rabaisser la jeune fille en se disant, qu'après tout, il n'en saurait rien puisqu'elle ne pouvait pas parler et à la cantine, il n'y aurait ni papier ni stylo. Elle était donc à l'abris et de toute façon, elle s'en fichait complétement qu'il lui fasse la tête pour ne pas avoir tenue parole. La désobéissance, c'est ce qu'elle préférait.

- Pour les horaires du self, c'est marqué sur la porte. Dit-elle sèchement à Juliette. Tu ne sais peut-être pas parler, mais tu sais au moins lire non ? Donc pas besoin que je te le dise.

Elle lui fourra un plateau dans les bras et puisqu'elle était bien trop petite pour atteindre les plats, elle souffla d'agacement. Elle était peut-être sadique sur les bords mais laisser une gamine sans manger, ce n'était quand même pas son style. Et là, Al ne lui en voudrait pas pendant quelques jours seulement.

- Tu n'as cas me pointer du doigt ce que tu veux et je le passerais, ok ? Mais la prochaine fois, tu te débrouilles !

En passant devant les entrées, les plats de résistance, les laitages et les déserts, Juliette lui montra du doigt ce qu'elle voulait et Nawel la servait. Elle avait l'impression d'être une mère avec sa fille ou plutôt elle quand elle était petite et sa mère quand elles allaient manger un dimanche dans le mois à Flunch. Un élément de son passé qu'elle aurait sans doute préférée oublier. Des fois, certains souvenirs sont bien trop douloureux, même s'ils sont joyeux.

- On va aller attendre Daudet à une table pour qu'il puisse enfin me débarrasser de toi.

Elle s'installa à une table de quatre, la table habituelle qu'elle avait avec son ami, dans un petit coin reculé du self et posa son plateau tout en s'écroulant sur sa chaise. Il avait intérêt de se dépêcher avant qu'elle soit condamner à manger froid.

Juliette avait suivi Nawel toute la matinée et se demandait si elle n'aurait pas préférée être sourde afin de ne plus entendre les critiques qu'elle lui faisait parvenir ou tout simplement pour ne plus entendre sa voix. Elle aurait tout donné pour partir avec Alphonse, même s'il était sûrement en plein plan de drague et qu'elle l'aurait sans doute plus dérangé qu'autre chose, mais la laisser avec cette fille, ce n'était sincèrement pas cool. En tout cas, la fillette avait remarqué que son caractère détestable n'apparaissait qu'en public. Elle c'était donc bien forgé une carapace.

- Pour les horaires du self, c'est marqué sur la porte. Dit-elle sèchement à Juliette. Tu ne sais peut-être pas parler, mais tu sais au moins lire non ? Donc pas besoin que je te le dise.

Pas besoin que je te casse la tête pour n'avoir aucun neurones en tout cas...

Nawel lui donna ou lui envoya un plateau qu'elle manqua de lâcher à cause de la surprise. Elle regarda le buffet, puis de nouveau Nawel. Elle était bien trop petite pour atteindre les plats et par chance, la Nawel la sorcière le comprit.

- Tu n'as cas me pointer du doigt ce que tu veux et je le passerais, ok ? Mais la prochaine fois, tu te débrouilles !

Juliette hocha la tête et elles fonctionnèrent ainsi jusqu'à ce qu'elle se soit composé un plateau digne d'un repas. Elles partirent ensuite s'asseoir à une table. La fillette choisit la place se situant à sa diagonale. Ni à côté, ni en face. Questions de sécurité.

- Mais je pourrais encore t'épater, reprit Al en lui adressant un clin d’œil. J'ai d'autres atouts dans ma manche, autre qu'être un gamer qui se respecte, tu serais surprise...

Azalée le regarda, impatiente de découvrir de quoi il voulait parler, mais son petit côté et son esprit tordu la fit presque rougir, au point de la faire perdre ses moyens. Elle secoua pour faire partir ses idées et reprit son sérieux.

- Vraiment ? Et ce sont quoi, tes autres atouts ? Demanda-t-elle en le regardant avec un petit air pensif, presque pervers. Tu es doué en dessin ? Ou en cuisine peut-être ?

Ils passèrent quelques secondes après les portes du réfectoire qui était déjà bondé. Elle prit un plateau et lui en passa un. Ca lui faisait bizarre d'être accompagnée puisque d'habitude, elle mangeait seule le midi, tout comme le matin et le soir, d'ailleurs. Pour une fois qu'elle aurait une autre compagnie que son MP3, c'était presque un jour à marquer sur une pierre blanche.

- Tu préfères qu'on mange tous les deux ou tu me présentes à ton amie, Nawel ?

Evans avait fini par quitter sa chambre, ou il y passait la plupart de ses journées, pour aller manger un peu, et oui, faut quand même se nourrir bien que le jeune homme ne fasse plus rien de ses journées...
Il prit l'ascenseur pour pourvoir descendre les étages et prit la direction du réfectoire.
Evans profita qu'une surveillante ouvre la porte pour passer, elle le regardait toujours avec son regard rempli de pitié. Il avait horreur de ca ! Qu'on le regarde ainsi, mais le jeune homme ne voulait pas faire un scandale, il en avait pas vraiment l'envie et préféra poussa un long soupire et partir sans lui adresser la parole.
Il avança en poussant ses roues, quelques personnes lui proposèrent de l'aider mais il refusa sans même les regarder et attrapa un plateau.
Malheureusement, il était pas assez haut pour se servir et du donc être aider tout de même, lui qui déteste ça. Il se sentait comme dépendant d'eux. Un sentiment terrible pour le jeune homme...
Une fois son plateau a moitié rempli, il alla se mettre a une table seul, ne voulant être avec personne et commença a manger tranquillement.

- Vraiment ? Et ce sont quoi, tes autres atouts ? Tu es doué en dessin ? Ou en cuisine peut-être ?

- Absolument pas. Enfin si, je sais faire cuire des pâtes, mais mon talent culinaire s'arrête là, rétorqua Al. Mais tu verras bien pour le reste de mes talents.

Le jeune homme suivit Azalée en direction du buffet, prit le plateau qu'elle lui tendait et commença à le remplir -de trucs pas sains bien sûr. Une fois son repas composé, Al se tourna vers les tables, où déjà plusieurs pensionnaires avaient pris place.

- Tu préfères qu'on mange tous les deux ou tu me présentes à ton amie, Nawel ?

Même si son esprit lui hurlait de choisir la première option, Al croisa le regard suppliant de Juliette au fond de la salle, attablée avec Nawel. Il soupira.

- Je mourrais d'envie d'un déjeuner en tête-à-tête avec toi, mais je dois délivrer une petite de la garde de Nawel, sinon je sens qu'elles vont s'entre-tuer, grimaça-t-il. Ça ne te gêne pas ?

La jeune fille se prit une salade composée, avec du riz et du saumon en plat chaud et une pomme en désert. Manger équilibrer, c'était son deuxième prénom. Et de toute façon, elle n'avait jamais mangé quelques choses de gras, ni mit les pieds dans un fast-food. Ses parents n'aimaient guère ce genre de gastronomie.

- Je mourrais d'envie d'un déjeuner en tête-à-tête avec toi, mais je dois délivrer une petite de la garde de Nawel, sinon je sens qu'elles vont s'entre-tuer, grimaça-t-il. Ça ne te gêne pas ?

Azalée regarda dans la même direction qu'Alphonse pour tenter de trouver la petite en question. Elle ne fut pas bien difficile à repérer puisqu'elle était à la même table que Nawel.

- Pas de soucis, ça ne me dérange pas du tout. Surtout si c'est pour que monsieur joue les héros.

Elle se mit donc à suivre Al en direction de la table des deux filles et lui jeta un petit coup d'œil discret avant de lui murmurer le plus près possible de son oreille quelques mots.

- C'est si difficile que ça de côtoyer cette fille ?

Vu qu'Azalée n'avait pas l'air gênée de se joindre à Nawel pour le repas, Al se dirigea vers cette dernière en slalomant entre les tables. Comme à son habitude, Nawel avait opté pour la table la plus à l'écart du réfectoire. Al nota d'ailleurs un espace de sécurité que représentaient plusieurs tables vides autour de celle de Nawel. Elle avait carrément traumatisé les élèves.

- C'est si difficile que ça de côtoyer cette fille ? demanda Azalée.

- N-non… Enfin, un peu, soupira Al. J'veux dire, quand tu la connais bien, elle est sympa. De temps en temps…

Al esquissa un petit sourire désolé alors qu'ils approchaient de la table que Nawel partageait avec Juliette. Les deux filles évitaient soigneusement de se regarder. On aurait pu sentir de l'électricité dans l'air tellement la tension entre elles était palpable.

- Je vois que vous ne vous êtes pas étripées. Pour l'instant, ajouta Al en croisant le regard noir de Nawel. Humm, je vous présente Azalée, je l'ai invité à manger avec nous. Donc humm… C'est ce qu'elle va faire.

Ne sachant qu'ajouter de plus, Al posa son plateau sur la petite table. Et fronça les sourcils en prenant compte de la disposition des plateaux des deux filles. Super, il pouvait définitivement dire adieu à son tête-à-tête avec Azalée. Al soupira et prit place en face de Nawel. Au moment de rapprocher sa chaise, il souffla à cette dernière, de sorte à n'être entendu que par elle :

- Une seule remarque désobligeante et je te tue, capiche ?

Al s'approcha de la table, accompagné d'Azalée. Il avait donc réussit son coup, du moins, pour aujourd'hui. Elle l'écouta faire son minable discours pour les prévenir qu'elle mangerait avec eux ce midi et sans doute tous les autres midis si la malchance était avec elle et surtout par rapport aux quelques heures qu'elle avait passé avec Juliette. Certes il n'y avait pas eu de meurtre, mais ça ne saurait tarder. Nawel croisa son regard lorsqu'il s'assit en face d'elle avec un petit air dégoûté. Pas de tête à tête pour lui et la blondinette.

- Une seule remarque désobligeante et je te tue, capiche ?

La jeune fille lui jeta un regard encore plus froid, glacial même devant sa petite réflexion et reprit sur le même ton que lui.

- Si tu me débarrasse de la merdeuse après le repas, je me la fermerais ok ?

Elle prit sa fourchette et la planta dans son steak avec un petit regard menaçant vers lui. Réputation à tenir, que voulez-vous ? Elle tourna la tête vers Azalée qui n'avait pas d'autre choix que de s'installer à côté d'elle et lui sourit très hypocritement.

- Alors, vous avez fait quoi de votre matinée ?

Juliette observa Alphonse s'approcher de la table avec une jeune fille. C'était donc elle, la fille qui le faisait craquer depuis plusieurs années déjà. Il avait donc de très bon goût en matière de fille. Elle sourit à pleine dent en le voyant s'installer à côté d'elle, même si elle aurait bien aimé qu'il se retrouve à côté de sa future copine, enfin elle l'espérait, que ce soit sa future copine.
Après un petit échange avec Nawel, dont elle ne comprit absolument rien, pas même un mot, elle rapprocha sa chaise de celle d'Al et se mit dans ses bras. Elle allait rendre la monnaie de sa pièce à Nawel qui, trop occupée à interroger Azalée ne verrai rien. Elle leva légèrement la tête vers lui, laissant apparaître quelques petites larmes. Elle cacha sa tête dans son tee-shirt en prenant soin de ne pas se moucher dedans, même si c'était relativement tentant et lui expliqua à voix basse, afin que personne à part lui ne l'entende, son horrible matinée.

- Elle est odieuse..., dit-elle entre deux sanglots, avec moi...

- Si tu me débarrasses de la merdeuse après le repas, je me la fermerai ok ?
- T'en seras débarrassée de toute façon puisque je te rappelle qu'on a cours de maths après le déjeuner, rétorqua Al sur le même ton.

S'ensuivit un duel de regard entre les deux amis, c'était à celui qui baisserait les yeux en premier. Finalement, Nawel porta son attention vers Azalée. Al écouta d'un air méfiant. Il ne doutait pas un instant que Nawel lui enverrait une petite pique ou autres provocations. Il n'en fut rien pour le moment, et Al s'autorisa à se détendre légèrement en attrapant une nugget dans son assiette qu'il mordit sauvagement.
Juliette s'approcha alors de lui et se blottit entre ses bras. Un peu surpris au premier abord, Al s'attendrit et referma ses bras sur la petite fille.

- Elle est odieuse..., dit-elle entre deux sanglots, avec moi...

- Ça ne m'étonne pas du tout, maugréa Al entre ses dents. Mais au fond, elle n'est pas méchante, juste dotée d'une fierté grosse comme une maison. Avec jardin et piscine, la maison. Mais t'en fais pas, je ne t'abandonne plus avec elle, promis.

Al la repoussa gentiment et la gratifia d'un sourire rassurant.

- Alors, vous avez fait quoi de votre matinée ?

Azalée sursauta lorsque Nawel lui adressa la parole. Elle était loin dans ses pensées et si elle s'était doutée une seule seconde qu'elle n'allait pas l'ignorer, elle serait restée les pieds sur terre. Elle tourna à son tour sa tête vers celle qu'elle appelait la furie et dégluti. Vu la tension qu'il y avait entre les deux amis, elle ne savait réellement quoi lui répondre.

- Et bien, on a surtout parlé.

Se doutant bien qu'elle n'allait pas se contenter d'une réponse courte et peu instructive et qu'elle ne lâcherait pas l'affaire si facilement, la jeune fille continua avant même qu'elle puisse lui poser la question fatidique.

- Parlé de mythologie, d'histoire et tout ça...

Azalée leva la tête vers Al qui était en plein dans le réconfort avec la petite et il ne prêtait absolument pas attention à la conversation qu'elle tenait avec Nawel et pourtant, elle aurait bien besoin d'aide. Cette fille lui faisait peur et la faisait perdre tous ses moyens. Par chance, la petite séance d'attendrissement toucha à sa fin et elle put bien vite changer de sujet.

- C'est ta petite sœur ?

- Ça ne m'étonne pas du tout. Mais au fond, elle n'est pas méchante, juste dotée d'une fierté grosse comme une maison. Avec jardin et piscine, la maison. Mais t'en fais pas, je ne t'abandonne plus avec elle, promis

Il se retira et lui sourit. Sourire qu'elle lui rendit. Juliette voyait très bien la métaphore qu'il voulait faire et ce n'était franchement pas rassurant. Pourquoi une avoir une telle fierté ? A quoi ça lui servait donc d'être comme cela avec tous le monde ? Surtout que quand elles s'étaient retrouvées seules, elle était même devenue plutôt sympathique. Elle laissa ses questions de côté, c'était à Al de ce les poser, pas à elle, une petite fille de sept ans. Elle prit une frite dans sa main, pas très classe, mais bien plus pratique pour manger et croqua dedans. Ses yeux s'illuminèrent en même temps. Elle avait oublié à quel point c'était bon et pour compenser son manque, elle se rua sur les autres qui n'auraient pas fait long feu si Azalée n'avait pas posé une question à lui faire tout lâcher des mains. Les frites retombèrent donc dans l'assiette et heureusement, car elle avait la franche intention de les manger où qu'elles soient tombées, quand elle demanda s'ils étaient frère et sœur.

On ne se ressemble pas vraiment se dit-elle pour elle-même.

Elle leva son regard vers Al puis le porta vers Nawel pour voir sa réaction. Avec un peu de chance elle allait s'étouffer avec l'eau qu'elle était en train de boire et ils pourraient fêter dignement la mort de la sorcière. Un peu comme dans la chanson Le lion est mort ce soir.

Al replongea dans ses nuggets, tout en jetant de temps en temps de petits coups d’œil à Juliette. La petite dévorait ses frites comme si elle n'avait rien avalé depuis des mois. Ce qui était peut-être le cas, pour ce qu'il en savait. Le passé de Juliette demeurait un mystère pour lui.

- C'est ta petite sœur ?

Al arrêta de mastiquer son morceau de poulet -dans une position parfaitement ridicule soit-dit-en-passant- et leva les yeux vers Azalée.

- Pas du tout, je ne la connais que depuis ce matin, elle est nouvelle ici, répondit-il après avoir déglutit. Mais on peut dire que, paradoxalement, côtoyer Nawel renforce les liens ! ajouta-t-il avec un coup d’œil en direction de cette dernière.

Al évita la réplique sanglante que Nawel s’apprêtait sûrement à lui balancer en reprenant tout de suite la conversation :

- Et de toute manière, je suis là depuis bien trop longtemps pour avoir une petite sœur ou un petit frère. C'est mathématiquement pas possible.

Nawel détourna le regard et se concentra sur son plateau. Ils avaient parlé de cours...de cours ! N'importe quoi. S'il croyait draguer une fille en lui parlant des dieux Grecs, il avait tout faux. Une fille, ça veut du romantisme et des soirées à l'eau de rose. Elle va le prendre pour son professeur particulier et pas pour un potentiel petit-ami s'il continuait. Elle soupira et prit sa bouteille d'eau qu'elle dévissa en regardant Al avec un petit air va falloir qu'on cause nous et but.

- C'est ta petite sœur ? Demanda Azalée.

La jeune fille avala de travers et toussota. Juliette ? La sœur d'Alphonse ? Très bonne blague. Ils ne se ressemblaient absolument pas et puis sincèrement si c'était sa petite sœur, est-ce qu'il mangerait avec elle ? Certainement pas. Elle reposa sa bouteille et fixa Al.

- Pas du tout, je ne la connais que depuis ce matin, elle est nouvelle ici, répondit-il après avoir déglutit. Mais on peut dire que, paradoxalement, côtoyer Nawel renforce les liens !

Nawel ouvrit la bouche pour répliquer mais la referma aussitôt puisqu'il reprenait la parole. Vindiou de vinzou, qu'est-ce qu'elle aurait aimer lui clouer le bec.

- Et de toute manière, je suis là depuis bien trop longtemps pour avoir une petite sœur ou un petit frère. C'est mathématiquement pas possible.

- T'es obligé de tout référer aux maths ? C'est barbant à la fin.

Elle reprit sa fourchette et piqua dans ses nuggets (aux fromages) avant de croquer dedans et de regarder autour d'elle. Elle aperçut Evans, tout seul à une table. Pourquoi ce mec passait-il son temps seul ? Bon, elle n'était pas bien placée pour parler de lui puisque c'était également le cas d'Azalée, mais en tant que fils de la directrice, il devrait avoir des tonnes d'amis.

- Pourquoi on est pas pote avec lui Al ? Dit-elle en pointa de la fourchette le jeune homme. Avoir le fils d'Evergreen dans son entourage, ça ne peut qu'être bénéfique.

- T'es obligé de tout référer aux maths ? C'est barbant à la fin.

Et toi t'es obligée de toujours faire ton intéressante ? Cette réplique acide lui brûlait les lèvres, mais Al se retint de justesse de la partager. Ce genre de mesquinerie n'était absolument pas son style, contrairement à Nawel, et il mettait un point d'honneur à ne jamais tomber aussi bas. Lui, il était un homme civilisé qui utilisait finement le sarcasme. Ni plus, ni moins.
Al soupira et replongea dans son plateau. Il attrapa sa bouteille d'eau, la dévissa et en bût une gorgée rafraîchissante.

- Pourquoi on est pas pote avec lui, Al ? Avoir le fils d'Evergreen dans son entourage, ça ne peut qu'être bénéfique.

Toujours avec sa bouteille à la main, Al s'intéressa au jeune homme que lui désignait Nawel derrière son dos. Evans Evergreen. Ils ne s'étaient jamais vraiment adressés la parole, mais les rares fois où Al avait essayé d'entamer la conversation, Evans l'avait envoyé paître. Pas très engageant.

- Outre le fait de t'apporter un certain avantage auprès de la dirlo, je ne suis pas sûr qu'Evans ait réellement envie d'avoir des potes. Il dégage une aura qui découragerait un tigre d'attaquer un petit lapin, si tu vois c'que j'veux dire, soupira Al en reposant sa bouteille d'eau. Mais je ne voudrais pas gâcher cet élan de bonté qui naît soudain en toi, donc je t'invite à aller lui demander toi-même, ma chère Nawel.

- Outre le fait de t'apporter un certain avantage auprès de la dirlo, je ne suis pas sûr qu'Evans ait réellement envie d'avoir des potes. Il dégage une aura qui découragerait un tigre d'attaquer un petit lapin, si tu vois c'que j'veux dire, soupira Al en reposant sa bouteille d'eau. Mais je ne voudrais pas gâcher cet élan de bonté qui naît soudain en toi, donc je t'invite à aller lui demander toi-même, ma chère Nawel.

Nawel reporta son regard vers lui. Un élan de bonté ? Mais oui, bien sûre ! Foutaises. Si un jour un élan de quoi que ce soit de positif ou de gentil naît chez elle, il faudra sans doute se poser deux questions existentielles : Est-elle malade ? ou alors Serait-ce un piège ? et si par chance, elle n'est ni malade ni dans l'envie de piéger qui que ce soit, et bien...elle vous berne !

- C'est seulement dans mon propre intérêt que je vais faire ami-ami avec lui. Tu crois quoi, toi ? Qu'il me fait hautement pitié parce qu'il est en fauteuil pour je ne sais quelle obscure raison et que sa solitude va provoquer en moi une crise de larmes ? Garde cet élan de bonté pour quelqu'un qui en aura réellement. Azalée par exemple. Ouais, c'est bien son genre d'éprouver de la peine pour ce genre de type.

Nawel poussa son plateau et se leva dans un vacarme pas possible. La chaise avait grincé sur le sol et c'était ensuite cogné contre le mur de derrière. Le but étant de...faire attirer l'attention sur elle ! Bingo ! Vous avez trouver la bonne réponse et pour ce, vous gagnez le droit de la voir en train de tenir la conversation à Evans. Quel honneur !

- Tu me remercieras d'être faux-cul et lèches bottes avec lui quand tu auras des ennuis avec la directrice, dit-elle à l'intention de son ami, crois-moi.

Sur ces belles paroles, elle partit en direction de la table d'Evans, qui, fidèle à lui-même, mangeait seul. Elle remarqua par la même occasion qu'un certain nombres des élèves évitaient de passer à côté de lui ou même de croiser son regard. Faisait-il peur aux autres ? Si c'est le cas, de quoi ? Il n'avait pas l'apparence d'un type effrayant ou qu'on devait craindre, seulement de celui complétement dépassé par les événements et refusant de croquer la vie à pleine dent en regardant que ces bons côté.

- Yo'p ! Fit-elle avec son sourire hypocrite en arrivant devant sa table. On ne sait jamais parler, mais je pense et je suis même sûre que tu connais déjà mon prénom, si ce n'est pas le cas, moi c'est Nawel.

Placé en face de lui, elle posa sa main sur la chaise vide.

- Je suis assise à la table là-bas, ça te dirait de venir manger avec nous ? On te fera une petite place.

Le fait d'être si gentille lui provoquait la nausée, heureusement qu'elle savait que ce qu'elle racontait était remplit d’hypocrisie, qu'elle ne pensait pas un seul mot de ce qu'elle racontait et que bien évidemment, aucunes onces de bonté n'allait réellement naître chez elle sinon son pauvre petit cœur aurait sans doute lâché.