"L'amitié, ce n'est pas être avec ses amis quand ils ont raison, mais être avec eux même quand ils ont tort." [Alphonse Feldmann & Keyvan Hesediel with Nawel Devilson]

Azalée attrapa Alphonse par le bras et le força à se retourner. Pris au dépourvu et sous la conviction du geste, ce dernier n'osa pas protester et retrouva sa place à côté de Keyvan, Azalée plantée devant eux. Et elle n'avait pas l'air contente.

- Vous êtes qu'une bande d'idiots sans cervelle ! Je vois très bien à quoi vous vous amusez et sincèrement, je ne trouve pas ça drôle. Pas du tout même. Vous pensez que vous pouvez m'acheter ou vous battre pour moi comme ci j'étais un trophée ? Vous avez tort.

Al ouvrit la bouche pour se défendre mais renonça bien vite devant le regard froid que leur lançait la jeune fille. Et elle avait amplement raison. Sa réaction avait été ridicule, pathétique, et Al se sentait comme un gamin pris en faute.

- Je vais être franche avec vous, continua Azalée. Je ne veux pas de petit copain ! Je veux juste des amis. Mais visiblement, vous êtes tous les mêmes, vous les gars. Alors merci de m'avoir pourrit ma journée qui avait si bien commencé, dit-elle à l'attention d'Alphonse.

Celui-ci trouva soudain un intérêt passionnel pour le bout de ses chaussures. Il avait réussi à gâcher la journée de son amie, mais aussi la sienne, qui aurait pu être la plus belle de sa vie -en exagérant à peine. Al se maudit intérieurement tandis qu'Azalée les plantait là et s'en allait d'un pas rageur. Al la regarda partir, impuissant. Puis il fit volte face vers Keyvan.

- Toi ! Tu peux m'expliquer ce que c'était que ce cirque !? Et je ne crois pas une seule seconde sue tu t'intéresses à Azalée, donc ne m'embobine pas ! éructa-t-il en le fusillant du regard.

Keyvan assista à la scène avec un léger sourire au coin des lèvres. Finalement, il lui aura fallu moins de temps que prévu. Il allait pouvoir récupérer son argent et s'acheter son jeu plus vite que ce qu'il avait calculé. Comme quoi, faire des statistiques étaient bel et bien inutile. Il croisa ses bras derrière sa tête et se retint de ne pas chanter une petite chanson pour détendre l’atmosphère qui commençait à peser dans le coin, tandis qu'Alphonse se tournait vers lui.

- Toi ! Tu peux m'expliquer ce que c'était que ce cirque !? Et je ne crois pas une seule seconde sue tu t'intéresses à Azalée, donc ne m'embobine pas !

Argh. Il était vraiment énervé là et il allait passer un sale quart d'heure. Enfin. Peut-être pas. Le jeune homme ne comptait pas le laisser lui hurler dessus alors que la véritable fautive était Nawel. Oui, il était stupide de l'écouter et de lui obéir comme son petit toutou, mais quand on est désespéré et qu'on manque d'argent, on fait avec les moyens du bord.

- Quel cirque ? Excuse-moi, Al, mais je n'ai vu aucun chapiteau dans le coin, pas même des lions en cage. Je pense que tu devrais changer les verres de tes lunettes ou alors voir un médecin. Avoir des hallucinations, c'est un signe d'une mauvaise santé, je te le jure !

Bon. Il se doutait que sa vanne avait fait un flop et il leva les yeux au ciel, faisait lourdement tomber ses bras le long de son corps. De toute façon, parti comme c'est parti, il allait sans doute mourir dans les minutes qui allaient suivre. D'ailleurs, la colère qui grandissait lentement mais sûrement dans son ami, le faisait devenir flou ou trouble. Il allait lui faire la réflexion lorsqu'une réponse plus logique lui vint à l'esprit. Il soupira, retira ses lunettes et commença à les essuyer sur son tee-shirt -Oui, il n'est pas très vif d'esprit et à souvent des idées tordues...- et reprit :

- Tu as raison, je ne suis pas du tout ,dit-il en insistant bien, sur le mot, intéressé par Azalée. Et entre nous, qu'est-ce que tu lui trouves à cette fille ? Elle est quelconque... Voir un peu fade.

Il remit ses lunettes sur son nez. Il voyait plus clair à présent et attendit une réponse ou un coup de poing.

- Quel cirque ? Excuse-moi, Al, mais je n'ai vu aucun chapiteau dans le coin, pas même des lions en cage. Je pense que tu devrais changer les verres de tes lunettes ou alors voir un médecin. Avoir des hallucinations, c'est un signe d'une mauvaise santé, je te le jure !

Al plissa les yeux, pas le moins du monde amusé par la tentative de blague (nulle) de Keyvan.

- T'es plein d'humour à ce que je vois, grinça-t-il en croisant les bras. Et je vois très bien sans lunettes, je te remercie de ta mansuétude, c'est tellement rare.

Il était légèrement myope, pas aveugle... D'ailleurs, il ne mettait ses lunettes que pour lire et jouer aux jeux vidéos. Bref, il avait mieux à faire qu'analyser les failles de la blague de son ami, aussi pourrie soit-elle.
Néanmoins, la vanne pourrie de Keyvan avait eu le mérite de le détendre. Un tout petit peu. Il lui faudrait bien plus que ça pour se défendre.

- Tu as raison, je ne suis pas du tout, dit-il en insistant bien sur le mot, intéressé par Azalée. Et entre nous, qu'est-ce que tu lui trouves à cette fille ? Elle est quelconque... Voir un peu fade.

Al en tomba des nues. Bien sûr, il s'était douté que son ami ne prenait pas son petit flirt au sérieux, mais il pensait que Keyvan allait le démentir. Décidemment, il ne comprenait plus rien à son petit jeu. Et ça l'énervait d'autant plus.

- Alors quoi ? T'as gâché ma journée et toutes mes chances de sortir avec elle pour... t'amuser !? T'es sérieux là !?

Al secoua la tête et se frotta le visage à deux mains en soupirant.

- Et Azalée n'est pas fade, comme tu dis. J'ai jamais rencontré de fille comme elle.

- Alors quoi ? T'as gâché ma journée et toutes mes chances de sortir avec elle pour... t'amuser !? T'es sérieux là !?

Oui. Bon. OK. C'était un peu exagéré de sa part là. Azalée était certes, vexée et allait sans doute tirer la tête pendant quelques jours, mais ce n'est pas non plus de sa faute si elle ne souhaite pas sortir avec lui ! Elle l'a précisé. Elle veut que des amis. Alors, franchement, parler de chances, c'est une bien grande illusion.
Après un bref moment de silence, Alphonse reprit la parole.

- Et Azalée n'est pas fade, comme tu dis. J'ai jamais rencontré de fille comme elle.

- Ah, l'amour... On voit à quel point ça rend stupide. dit-il en levant les yeux au ciel. Déjà que niveau stupidité, tu es dans le top five des meilleurs, mon pauvre Alphonse, juste après Nawel.

Voilà comment annoncer la douce arrivée de la jeune fille dans la discussion. Il devait bien trouver un moyen simple et efficace pour lui expliquer que c'était son idée, et pas la sienne. Puis il aimait bien faire preuve d'originalité de temps en temps et ne pas tout révéler d'un coup.

- Et si tu crois que ça m'a amusé, tu te trompes. Je n'ai pas pris de plaisir en jouant ce rôle de dragueur. S'en était presque écœurant.

Il marqua un temps d'arrêt et souffla d'agacement.

- C'est toujours moi qui prend... marmonna-t-il pour lui-même. Je l'ai fait, car je devais le faire. C'est tout. Dit-il à l'attention d'Alphonse cette fois-ci. Et tu devrais me connaître. Je n'aurais jamais fait ça par plaisir.

- Ah, l'amour... On voit à quel point ça rend stupide, dit-il en levant les yeux au ciel. Déjà que niveau stupidité, tu es dans le top five des meilleurs, mon pauvre Alphonse, juste après Nawel.

Al le foudroya du regard. Il n'avait pas vraiment l'impression d'être le gars stupide ici, pas du tout même. Et voilà que Keyvan essayait de changer de sujet... Non mais il le prenait vraiment pour une truffe ou bien !? Al grommela dans sa barbe mais laissa son ami continuer. Il voulait entendre son "excuse".

- Et si tu crois que ça m'a amusé, tu te trompes. Je n'ai pas pris de plaisir en jouant ce rôle de dragueur. S'en était presque écœurant. C'est toujours moi qui prend... marmonna-t-il. Je l'ai fait, car je devais le faire. C'est tout. Et tu devrais me connaître. Je n'aurais jamais fait ça par plaisir.

Al haussa un sourcil, très moyennement convaincu. Pas du tout en fait.

- Donc si je comprends bien, on t'a menacé à mort, genre couteau sur la gorge au moins, de draguer une jolie fille, boulot ingrat je peux le concevoir. Ça a dû t'arracher le coeur, vraiment. Et dans quel but ? Trahir ton meilleur pote en le faisant détester par la fille qu'il aime ? énonça Al froidement. Alors oui, je comprends mieux. T'es un héros en fait, je devrais peut-être même te remercier ? Ou te baiser les pieds tant qu'à faire ?

Al lâcha un petit rire sarcastique.

- Tu devrais vraiment apprendre à mieux choisir tes excuses, mec. Tu crains là.

- Tu devrais vraiment apprendre à mieux choisir tes excuses, mec. Tu crains là.

Keyvan soupira. Visiblement, il n'avait pas du tout comprit pourquoi il avait parlé de Nawel. Bon sang ! Il devrait se douter que c'était elle la méchante de l'histoire, pas lui. Ou pas entièrement. Il croisa les bras sur son torse et le foudroya du regard. Il craignait. Ouais. Puis dans quelques jours, quand il aura fini de le détester, il sera bien heureux de venir jouer à WOW avec lui. Vive les amis !

- J'aide mes amis, voilà tout ! Alors quand Nawel, dit-il en insistant bien sur le prénom, est venue me trouver pour que je t'éloigne d'Azalée, je n'ai pas pu refusé ! Je t'aide bien à lui jouer des tours foireux, alors fallait bien que je l'aide aussi.

Il le regarda et prit un faux -pas si faux que ça- petit air désolé.

- J'avais besoin d'argent pour l'extension de World of Warcraft et c'était le seul moyen. Donc si tu dois en vouloir à quelqu'un et à sa jalousie, tu t'en prends à ta meilleure amie, pas à moi. Ou alors juste un tout petit peu pour avoir accepté.

HRP:

Nawel était restée cachée derrière l'arbre pendant toute la conversation, ayant quelques bouffées de chaleur en voyant Azalée s'amuser avec les garçons. Un coup Alphonse prenait la main, un coup Keyvan la reprenait. Puis, quand elle comprit enfin que son plan avait fonctionné en observant la jeune fille partir avec colère, son sourire égaya son visage. Bingo ! Elle avait mordu à l’hameçon. C'est avec un air triomphant qu'elle allait s'éloigner pour féliciter son ami, mais aussi pour lui donner l'argent qu'elle lui avait promis quand Al s'énerva après lui. Outch. Elle avait un peu oublié ce passage là dans son idée. Elle se mit donc à suivre avec intérêt leur échange, en priant sa bonne étoile pour qu'il garde le silence et prenne tout pour elle. Bah oui. C'est beau de rêver. Mais elle redescendit bien vite sur terre lorsqu'il la dénonça. Le lâche ! Le fourbe ! Le gdfxazqs ! Elle croisa ses bras sur sa poitrine, fumant de rage et de colère. Il pouvait pas se taire au lieu de la dénoncer ? Pfff !

- Je vais le tuer... Chuchota-t-elle pour elle. Le décapiter... Le.... rhaa !

Elle attrapa son sac et sa veste qui était posée sur celui-ci afin de s'éloigner avant que la situation dégénère et qu'ils la remarquent. Moins vite elle se ferait tuer par Alphonse, mieux ce sera. Seulement, dans la précipitation, elle se prit les pieds dans une racines et s'étala de toute sa longueur et dans toute sa splendeur par terre et la tête la première dans l'herbe, si bien qu'elle dû en avaler quelques brindilles. Au moins, elle savait maintenant à quoi ressemblait la vie d'une vache. Elle lâcha un juron un peu trop bruyant, oubliant alors qu'elle devait se faire discrète et elle tourna la tête vers les deux garçons qui regardaient dans sa direction, partagés entre l'envie de rire et de lui faire encore plus manger le gazon pour se venger.

- Héhé... Dit-elle en se relevant précipitamment. Vous allez bien ?

- J'aide mes amis, voilà tout ! Alors quand Nawel, dit-il en insistant bien sur le prénom, est venue me trouver pour que je t'éloigne d'Azalée, je n'ai pas pu refusé ! Je t'aide bien à lui jouer des tours foireux, alors fallait bien que je l'aide aussi.

- Qu-quoi !?

Al n'en revenait pas. Il laissai retomber ses bras le long de son corps, tout en essayant de digérer la nouvelle. C'était donc Nawel qui avait manigancé tout ce bordel. Remarque, ça ne l'étonnait même pas. Il voyait nettement mieux Nawel fomenter des coups pareils plutôt que Keyvan. Or ce coup-ci, ce n'était pas une bête blague qu'elle lui avait joué, mais bien pire...

- J'avais besoin d'argent pour l'extension de World of Warcraft, continua Keyvan, et c'était le seul moyen. Donc si tu dois en vouloir à quelqu'un et à sa jalousie, tu t'en prends à ta meilleure amie, pas à moi. Ou alors juste un tout petit peu pour avoir accepté.

- T'as fait tout ça pour un jeu vidéo !? Sérieusement Keyv' ? lâcha Al, complètement soufflé. Super l'amitié, bravo.

C'était tellement absurde qu'Al ne pouvait trop lui en vouloir, mettant ça sur le compte de la stupidité chronique de son ami. En revanche, Nawel ne perdait rien pour attendre. Fallait qu'elle arrête avec sa maudite possessivité ! C'est mon ami personnel à moi, pas touche ! Et gnagnagna...
D'ailleurs quand on parlait du loup... Nawel fit une entrée en scène remarquable en s'étalant de tout son long sur l'herbe. Aucun doute sur le fait qu'elle les espionnait depuis le début.

- Héhé... Dit-elle en se relevant précipitamment. Vous allez bien ?

Al se tourna vers elle, le visage de marbre.

- Mes félicitations. T'es fière de toi j'espère ? lâcha-t-il sèchement. Je te savais arrogante et sournoise Nawel. En revanche, j'ignorais ton côté mesquin et perfide. Plus maintenant.

Sur ces belles paroles, et trop en colère pour ajouter autre chose, Al lui lança un dernier regard noir avant de se diriger vers l'orphelinat. Alors qu'il allait franchir le mur de feuilles du saule, Al se retourna vers Keyvan :

- Tu m'en dois une.

Puis il les planta là, sans autre forme de procès.

Keyvan allait rétorquer lorsque Nawel fit une entrée qui lui était digne. Non, pas de portes qui claquent -En même temps, je vous met au défi de trouver une porte dans un jardin- ou de cris de peur à la scary movie, juste un signe montrant la maladresse de la jeune fille. Elle tenta une approche en douceur, manque de bol, Al était trop remonté contre elle pour la laisser indemne.

- Mes félicitations. T'es fière de toi j'espère ? lâcha-t-il sèchement. Je te savais arrogante et sournoise Nawel. En revanche, j'ignorais ton côté mesquin et perfide. Plus maintenant.

Son ami tourna les talons et avant de partir, s'adressa à lui :

- Tu m'en dois une.

Keyvan soupira. Ils ne pouvaient pas arrêter de le mettre au milieu de toutes leurs querelles ? Ça devenait laçant ! Toutefois, bien conscient qu'il avait raison, il hocha la tête et se tourna vers Nawel une fois qu'il fut parti.

- Je t'avais dit que je n'aimais pas ton plan et j'avais raison ! Mais bien sûre, on n'écoute jamais Keyvan, qui passe TOUJOURS pour le gros débile de service. Et ne viens pas pleurer devant moi s'il refuse de te reparler. Tu l'auras cherché. Oh, puis, je démissionne Nawel. Je ne te dois plus rien. dit-il sans prendre le temps de respirer une seule fois. En revanche, toi, oui.

Il attendit de récupérer son argent, et comme son ami l'avait fait quelques secondes plus tôt, il s'en alla.