Quand on est toujours au fond de la classe... (pv: Ecchiatre Hideo)

Asa était assit au fond de la classe comme toujours. Il avait finit par avoir l'impression que cette place était la sienne. Il est vrai que le petit bureau avait un aspect un peu....Effrayant.
Il se situait dans le coin le moins éclairé de la classe, et était bien plus qu’abîmé. Contrairement au autres qui étaient quasi neuf, celui ci semblait avoir traversé les âges, en avoir vu de toutes les couleurs.
Un peu comme Asa en vrai...
Alors que le prof continuait (vainement, pour lui en tout cas) son cour, l'orphelin passa sa main sur le bureau gravé à diverses endroits. "A+K=coeur" "L'école, c'est pour les nuls", "je suis bien, le boule collé au radiateur" pouvait on lire, et bien d'autres évidemment. Il y avait aussi de nombreux dessins caricaturés, de profs ou d'autres élèves.
Asa sourit en douceur. Lui même n'avait jamais rien inscrit ici, ayant un peu peur de se faire prendre.
Bon, il ne risquerait pas grand chose du haut de ses sept ans. Il y avait une belle place, encore propre, au milieu de la table. Asa prit sa plume avant d'inscrire:
"La sensation de solitude est omniprésente dans ce monde égoïste, croyez moi j'en sais quelque chose..."
Asa sourit fier de son oeuvre. Il passa sa main sur la surface gravé au compas.
La cloche avait sonnée depuis plusieurs minutes mais le jeune garçon ne l'avait pas entendue.
Il remplit sa gravure d'une encre rouge, brillante.
A ce moment précis, une ombre indiquant que quelqu'un venait d'approcher...
Professeur ou élève...?

Asa vu surprit de voir quelqu'un arriver. Techniquement, il n'y aurait dut y avoir personne, sans compter qu'on ne lui adresse que peu la parole. Il se tourna vers l'homme, avant de cacher sa phrase, ayant ainsi les mains couvertes d'encre rouge. Il sursauta en sentant le contacte de l'homme sur son épaule, tel le chaton effrayé. Il fut encore plus surpris à son compliment. "Tu as de grandes capacités pour toi"...Sérieusement...?
Asa soupira, et enleva sans brusquerie la main sur son épaule.
"Non, ce n'est guère impressionnant. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir que l'espèce humaine ravage peu à peu la Terre, rendant ainsi chaque de ses parcelles égoïstes vu que personnes ne peut plus s'en servir à sa guise. Et même, allumez n'importe quel téléviseur et vous verrez ainsi le monde mourant et infesté de vermine qu'est le notre. Cela vous étonne t-il du fait que j'ai sept ans...? Tout les petits n'ont pas une âme d'enfant. à certains, on leur a arraché de force."
Asa se leva, ramassant ses affaires. Il s'apprêtait à sortir quand il fut prit d'un malaise. Son médicament. Encore posé sur la table. Cinq mètres de lui. Trop loin. Ses mains rougis l'effrayaient. Et il tomba à genoux.

Asa allait de surprise en surprise. Comment...? Comment savait-il son nom...? Et d'où était t-il capable de gérer une crise?!
Asa avait une larme, douce perle salée, qui roulait sur sa joue. Ses lèvres tremblaient encore, signe de la crise récente. Soudain pris de panique subite, Asa se demandait si le jeune homme ne revenait pas de son passé, de son ancien orphelinat, celui d'où datait ses bleus.
"Qu...Qui êtes vous...?! Comment me connaissez vous?! je ne retournerais pas là bas!"
Asa se plaça en position fœtale sur sa chaise, cachant son visage. Il avait peur, terriblement peur. Il ne parvenait pas à se calmer.
Il essaya de se raisonner. Non ce n'était pas possible...Il releva les yeux vers le jeune homme. Il ne l'avait jamais vu.
"Je ne connais pas votre visage, je ne connais pas votre voix, je ne connais ni vos gestes ni vos attentions...MAIS VOUS! Vous vous me connaissez, ce qui me met en position inférieur à la votre! je refuse!"
Asa se rassit correctement, encore en colère. Contre le jeune homme ou contre lui même...? Cela est un bonne question.

Ecchiatre regarda s'énerver la petite bouille devant lui et n'osa pas vraiment agir. Enfin pas avant qu'il se soit arrêté de débiter si vite toute son inquiétude et mince, ce petit lui aurait cité la météo dans ce qu'il disait cela ne l'aurait pas plus choqué que ça. Ce genre de cas de rejet semblait parfaitement normal au vu de l'endroit où avait atterri le gamin. Et franchement, il le comprenait.

"Je ne connais pas votre visage, je ne connais pas votre voix, je ne connais ni vos gestes ni vos attentions...MAIS VOUS! Vous vous me connaissez, ce qui me met en position inférieur à la votre! je refuse!"

Il le vit se rasseoir avec une moue encore plus énervé. Ecchi hésita à en rire mais il préféra sourire... pas comme-ci c'était original. Il pivota un peu pour pouvoir jouer avec la chaise qu'il empruntait. Il se balança un peu:

''Tu ne me connais pas car pour plusieurs raisons, je suis arrivé en retard -très en retard- mais je suis Ecchiatre Hideo, votre prof' de bio et aussi votre infirmier. Et vu mon deuxième job, je connais tout les gamins dans mes papiers. Dont toi.''

Il relâcha sa chaise brusquement et fixa le garçon, il fouilla un peu dans ses poches, histoire de trouver ce dont il avait besoin puis sourit en le trouvant. Il prit la tablette de chocolat et en coupant un carreau. Il fit un grand sourire:

''Tu veux du chocolat? Si je me souviens bien c'est au blanc que tu es allergique!''

C'était la seconde personne qu'il calmait aujourd'hui, he bien, quel dynamique!

Asa reprenait peu à peu conscience, se disant qu'il n'avait vraiment pas été correcte, avec sa paranoïa ambiante. Il écouta le jeune homme. Un infirmier...? Mais oui bien sûr! Il se traita mentalement d'abruti. Son visage, ses traits se détendirent au fur et à mesure des explications du jeune homme. Pourtant, Asa fut pris de méfiance face au carré de chocolat. Et sa phrase piquante sortit toute seule de sa gorge.
"Désolé, mais on m'a déjà dit de ne jamais accepté les friandises d'un adulte inconnu ou quasi inconnu. qui qu'il soit."
Asa se gifla mentalement. Il réclamait toujours silencieusement de l'attention, et quand on lui en donnait, il la rejetait méchamment. Il est vraiment incorrigible...Avant que l'infirmier ne dise quoi que ce soit, il se rectifia.
"M...Mais vous, je suppose que je peux vous faire confiance...V...Vous m'avez l'air de quelqu'un de b...Bien et voila....Mais ne croyez pas que je fais ça pour le chocolat!"
Asa prit tout de même le petit carré tendu. Il se haïssait dans ces moments où il croyait être un enfant fragile et innocent. Il bégayait, se tortillait mal à l'aise sur sa chaise... Il n'avait que moyen confiance par rapport au jeune homme face à lui...Le petit garçon décida alors, contre toute attentes de s’intéresser au professeur, à son histoire. Non pas par gentillesse, mais pour savoir ce qu'il connaissait de lui.
"Et vous, d'où venez vous  ...?"

Asa en avait les larmes aux yeux. En cet instant, sa sensibilité ressortait, et il détestait ça. Il se sentait stupide. Pourtant, il trouvait le jeune homme face à lui vraiment très...Chanceux...? Courageux...? Il ne saurait dire. Ce qu'il savait, c'est qu'il se trouvait en présence d'une personne qui s'en était sorti brillamment. Et ça, ça lui paraissait très impressionnant. Il eut le réflexe de regarder l’infirmier. Asa avait laisser couler une larme. Il l'essuya brièvement, ne voulant pas passer pour faible. Pourtant, sa voix enfantine et tremblotante pouvait juger du contraire.
"D...Donc...V...Vous vous en êtes sorti...? Votre famille va bien en ce moment...? Enfin, dites moi si je suis indiscret"
...Asa se sentait stupide. C'est incroyable, son indiscrétion, son impolitesse! comment pouvait il se permettre ceci!? Pourtant, cette sensation d'espoir l’envahissait. Se dire que lui aussi avait une chance, ça lui redonnait courage. Il était fasciné par cette belle histoire de famille....Puis, son visage se ferma, se rappelant que lui ne serait jamais adopté. Il fallait qu'il arrête de rêver de ce genre de chimère irréalisable.

Asa se laissait bercé contre le jeune homme. C'était la première fois qu'il était aussi tactile avec quelqu'un.
Avoir un but....? Vraiment....? Impossible pour lui. Son but était de s'en sortir.
"votre réponse n'est pas stricte, répondit le jeune garçon, toujours contre l’infirmier. Elle est vraie et vous savez de quoi vous parlez. Je préfère m'entendre dire ça qu'un banal mensonge. Vous savez, la solitude je connais bien...Et je ne compte pas vraiment m'en défaire...Même si cela était possible, quel est la meilleure protection contre ce monde de brut...?"
Asa ferma les yeux. Le jeune homme avait sentait bon, et il était vraiment bien contre lui. Il aurait presque pu s'endormir. La sécurité...Oui c'est ça. Il se sentait en sécurité, et avait baissé sa garde. Il n'était plus sur le qui-vive, prêt à se défendre. Non. là, il se reposait, presque en mode "off".
...
Cette odeur. Il ne sut pourquoi, elle lui semblait familière...l'avait il déjà rencontré...? Ce serait très étonnant..
Asa se mit à sucer son pouce, tel un gosse de cinq ans. Il ne le faisait que rarement, seulement quand il était en lieu sûr, loin du monde. Ses cheveux cachaient son visage et il était bien...Il était presque sur le point de dormir...

Vous connaissez cette duce sensation, quand vus êtes sur le point de vous endormir...? Le nombres de questions importantes qui vous traversent l'esprit...?
Asa était dans cette phase transe-sommeille C'est alors qu'il eut un éclair de lucidité.
"savez vous d'où je viens....?"
Il avait dit ça d'une petite voix fatiguée, presque innocente.
Après tout, le jeune homme était infirmier, il devait avoir accès aux dossiers!
Asa avait réussit une fois, il y a longtemps, de prendre son dossier. Il avait rapidement lu ce qui concernait sa mère.
Il n'avait eu le temps que de cela.
Lorsque son regard était sur le point de se poser sur la partie droite du dossier, celle de son père, quelqu'un avait faillit le surprendre.
Depuis, il n'a jamais retenter l’expérience. il avait peur des sentences qui aurait pu lui tomber dessus. Et peut être qu'enfin, grâce à ce jeune homme, il connaîtrait la totalité de ses origines.